L'humanité étant devenue majoritairement urbaine, le rapport de l’homme à la nature est aujourd’hui l’enjeu de profondes mutations sociales, environnementales et architecturales. L'enjeu de l'habitat est d'assurer un logement sain et confortable à une population toujours croissante tout en préservant la planète. De nombreuses initiatives émergent, donnant un aspect séduisant à ce défi, qui placent l'habitat, non pas comme l'apanage des seuls spécialistes, mais qui concerne chacun de nous dans nos choix de consommateur et de citoyen.
L'ensemble de notre ville-planète voit ainsi actuellement se développer une green guérilla, visant à réveiller les consciences, non pas seulement écologiques, mais d'un mieux vivre communautaire. Elle incite chacun à reconquérir l'espace urbain. L’idée de la ville ou de l’architecture comme lieu séparé de la nature vise à s'effacer, pour un continuum habité intégrant nature et artifice, repoussant les dualités telles que l'indoor contre l'outdoor, et l'artificiel contre le naturel.
Le design végétal, en intégrant le vivant en tant que matériau architectural et décoratif, développe la complicité et l'affectivité du trio "humain - espace construit- nature". L'homme est sensible aux qualités plastiques, tactiles et olfactives des plantes qui exhument le souvenir du jardin et du paysage. Leurs vertus, alliées de l'enrichissement de nos cadres de vie, invitent à une communion vivifiante. Le designer comme le consommateur réhabilite et reconsidère la plante dans son individualité, sa diversité et son statut d’organisme vivant unique et respectable. Le design végétal s'avère ainsi un instrument responsable, durable et militant : une alternative devant l'obsolescence des objets qui nous entourent.
Après la végétalisation de nos murs, la tendance verte actuelle prend le parti-pris de la légèreté et de l'élévation. Grâce aux suspensions, jardins flottants et transparences, le végétal se libère de son support, vers un empiètement toujours plus grandissant sur l'espace domestique.
